A l'occasion du salon Solutions Linux 2005 au CNIT de la Défense, plusieurs articles traitent de l'abandon progressif des outils propriétaires par les administrations publiques. Aujourd'hui, gendarmerie et Finances sont en tête de ligne. Et on annonce prochainement
la libération de la Place Beauvau.
Il y a déjà quelques années que la voie a été tracée. La Police Nationale était ainsi déjà passé à OpenOffice, nombre de sites ministériels sont sous SPIP, version agora, et il y a quelques mois, Renaud Dutreil menacé Microsoft en négociant des prix plus bas.
Les raisons d'un tel changement ? Nous les lisons dans un
billet de Tristan Nitot :
"
- Conformité aux normes -> solutions de référence ;
- Modularité -> adaptable aux besoins ;
- Acces non exclusif -> corrections rapides ;
- Flexible et adaptables d'expérimentation -> Possibilités d'expérimentation ;
- Pas de coût d'entrée -> Pas besoin de contrat public a priori"
On ne peut que se réjouir, à part d'être
anti-communiste, de cette ouverture du marché public. Le logiciel libre doit à la fois conquérir monde professionnel et grand public, qui ainsi s'auto-alimentent. Mais en même temps que cettre migration vers le continent libre, l'Etat défend fermement, lobby des éditeurs et compétitivité économique obligent, les logiciels propriétaires. La délégation aux usages de l'Internet, responsable des actions gouvernementales sur les TIC pour le grand public, négocie des prix préférentiels pour les Espaces Publics Numériques, sans fournir en parallèle une liste de distribution ou de logiciels libres accessibles à tous. L'ADAE, en charge de l'administration électronique hésite également en permanence entre soutien au secteur privé et adoption d'outils libres.
Et puis, je me pose une question. A peu près la même depuis longtemps. Comment valoriser le travail fait sur ces logiciels ? Les développeurs sont toujours passionnés, souvent bénévoles, parfois chômeurs. Dans ce cas, comment l'Etat peut profiter d'un travail non-rémunéré. Economiquement, ca lui réduit ses dépenses, mais fait sortir du circuit économique une valeur ajoutée non dédaignable en ces temps de crise. Politiquement, l'Etat ne paye pas à sa juste valeur (car on peut tous considérer que OpenOffice ou FireFox valent plus de 0 euro).
Imaginons, vous êtes chômeur. Vous avez donc du temps libre. Plutôt que de taper des lignes de blog, ou de vous taper les lignes du
Code, vous préférez taper des lignes de codes. Vous n'avez pas le droit aux allocations, ou celles-ci fondent à vue d'oeil. L'Etat n'a pas de budget infini, il ne peut donc pas proposer à tous et tout le temps, un SMIC chômage. Normal. Et dans le même temps, l'Etat lui profite de votre travail bénévole, pour réduire ses coûts et ainsi financer des budgets qui ne vous serons pas alloués. Les priorités sont autres. Pourquoi pas.
L'Etat peut-il etre radin ? L'Etat peut-il ne pas payer quelque chose à son prix juste ? L'un des problèmes majeurs du monde du libre sera probablement sa légitimation, dont dépendra surement sa pérénité. Pourquoi un bénévole prendrait tant de temps pour que ce travail ne lui profite pas. Les motivations s'épuisent, et les relais ne sont pas toujours facile à donner. Certes certains trouvent grâce à ce passe-temps
un travail. Mais combien reste sur la touche pour une durée indéterminée ? L'Etat n'est pas une simple entreprise, et la gestion de bon père de famille ne suffit pas à la Nation. On se plaint parfois de ceux qui profitent du système social français, il ne faudrait pas que les pouvoirs publics montrent le mauvais exemple en profitant du système du libre sans contrepartie. Il y aura certes les modifications mises à disposition, mais seront-elles importantes ? Je ne dis pas que tout doit être développé par un système "capitaliste". Le bénévolat est sain dans une société. Mais à l'heure où
Devedjan affirme que "
le concept du tout gratuit est une illusion (..) tout a un prix"", cette double action étatique m'interroge.
Commentaires
mar., 18.10.2005 19:53
Linux dans l?administration : source d?efficacité
mar., 11.10.2005 21:36
La semaine prochaine je compat irais avec ta douleur Florent ... En attendant, bon courage à toi !
jeu., 06.10.2005 22:28
en voilà un billet de qualité Florent ! (comme la plupart de s billets de ce blog d'ailleur s) Je me suis vraiment f [...]
ven., 09.09.2005 19:38
Il faut donc bien un bac+5 (sa ns compter les anecdotiques a bonnement à Internet Haut Débi t, abonnement à un télép [...]
ven., 01.07.2005 17:12
Je ne connais pas ton controle ur, mais un déficit est un déc ifit. Il est relatif par rappr ot aux dettes étatiques, [...]
ven., 01.07.2005 10:58
Tout ça me fait bien penser à la solution qu'a trouvé Jean-C hristophe Ruffin dans "Globali a" : un revenu pour tous [...]
dim., 12.06.2005 18:31
Sur une idée originale de Flor ent, nous nous sommes fixés le challenge de repasser notre b ac de philo. Nous voici [...]
sam., 28.05.2005 23:05
Je prends ma plume pour vous é crire un mail relatif à l'éché ance du 29 mai. Je crois qu'on se pose tous beaucoup d [...]
jeu., 19.05.2005 00:32
Tout a fait d'accord avec toi sur le dernier film Flo. J'ai trouvé ça...plat, et la fin ét ait vraiment NAZE. le [...]
dim., 15.05.2005 22:45
photos du séjour sur http://fl orent.lajous.free.fr/Marseille
jeu., 28.04.2005 22:01
Ben la vraie vie passe avant t out, et je sais pas depuis com bien de temps ce blog existe, mais c'est normal qu'il [...]
sam., 16.04.2005 19:55
J'ai des passe-temps emcombran ts ces temps-ci Mais j'ess aye de remédier à cette absenc e, promis.
sam., 16.04.2005 15:26
moi j'ai l'impression que la f réquence des posts sur ce blog est de plus en plus étalée... mais que se passe-t-il [...]
lun., 04.04.2005 19:05
"Pourquoi l'arbitre de boxe po rte-t-il un noeud papillon ? « Parce que c'est l'élégant de b oxe.» Heu, au fait, ça f [...]
mer., 30.03.2005 10:38
Le pire est peut-être qu'ils n 'ont pas passé la caméra à un stagiaire cadreur mais à un ca dreur confirmé pour conf [...]