Troisième épisode de mes pérégrinations estivales.
Toujours en Normandie, mais cette fois dans la Basse. Retour en terrain connu, en terre cotentine, à Cherbourg, à l'occasion d'une course de voiliers.
J'ai tellement vanté Cherbourg, que je ne sais trop quoi dire. Je ne peux pas dire en effet que j'ai visité Cherbourg, y ayant vécu quelques années. J'ai vu Cherbourg changer. Se moderniser. S'embellir. Pourtant c'est bien un Cherbourg nouveau, ou du moins rare que j'ai vu le week-end dernier.
Cherbourg. Port du bout de monde. L'autre Finistère.
En 1978, Peyrac chantait "
la corne des bateaux qui rentrent" et la gloire ancienne des transatlantiques. Celle du
Queen Mary qui embarquait à la gare maritime Dali et Liz Taylor.
Celle du
Titanic qui fit une escale dans la plus grande rade artificielle du monde. Celle de la
Belle Poule qui ramenant les cendres de l'Empereur, commença par accosté là où Napoléon voulait reproduire les merveilles de l'Egypte. Celle du
Redoutable, sous-marin nucléaire, 50 ans avant de devenir attraction à touristes, inaugurée par un De Gaulle alors général et pas encore porte-avion. Celle du Soleil Royal de Tourville qui flamba sur les Mieles. Celle de l'USS Alabama venu couler lui aussi, sous les feux de l'USS Kearsarge, important ainsi la guerre de Sécession dans la Manche.
Comme beaucoup de ports, Cherbourg est en crise. Quand le gouvernement se félicitait de la création à Valenciennes d'un site de production Toyota, on a oublié de dire que cela se fearit au détriment de la zone de transit de Cherbourg. Le port a alors perdu son plus gros client marchandises. Le tunnel sous la Manche, la multiplication des ports transmanche et la récession ont réduit l'autre mane de Cherbourg : les anglais qui venaient acheter moins cher alcool, fromages et habits. Les commerçants qui n'avaient jamais réfléchi que ce déversement des fils de la Perfide Albion pouvait s'arréter crient désormais famine.
L'arsenal militaire enfin, qui pendant un siècle à construit les sous marins français, n'en finit pas de dégraisser lui aussi.
Il est loin le plus grand port du monde de 1944.
Pourtant, c'est tout de même du port que vient aussi l'espoir.
Contrairement Brest, grande soeur tant par l'activité militaire que par les cicatrices de guerre, le port de Cherbourg est en partie intégré au centre ville. Le port de plaisance déborde sur les quais couverts de restaurants étoilés, et la criée jouxte l'ancienne station essence de Demy. En un demi siècle, le centre ville s'est déplacé de l'ouest vers le port, et le futur aménagement des bassins en fera le nouveau lieu de vie. Or cette inclusion portuaire dans la ville donne un particularisme qui en fait le charme.
Depuis quelques années, Cherbourg développe sa maritimité en acceuillant à nouveau les escales des gros paquebots de croisières, et en recevant régulièrement les courses de voiles, comme le Figaro. Le Week-end dernier, c'est une course spéciale, la Tall Ship's Race qui est restée à quai 4 jours. Favorisant le fair-play à la rapidité, cette course acceuille des navires écoles de 3 ou 4 mâts, comme la Belle Poule ou le Bélem, et des bateaux de course comme les Pen Duick.
Pendant 4 jours, sous un soleil sans nuages, Cherbourg a vécu au rythme des concerts, défilés, sorties en mer, cinéma en plein air et visites des ponts. Et j'avoue qu'il est très agréable de voir Cherbourg sourir ainsi. Il y avait de la joie et de la vie sur les quais. Il y avait du monde dans la ville, les yeux rivaient vers l'océan, à regarder les manoeuvres sur les vergues avec leurs pupilles d'enfant.
Pour Cherbourg, c'est un formidable coup de pub accentué par les coups de soleil. Outre la capacité d'organiser des grandes manifestations, qui si elles n'égalent pas la taille de Brest 2004, vaut néanmoins l'Armada de Rouen, et la sureté pour les marins d'être acceuillie par une ferveur populaire, c'est aussi l'image de la ville, industriel et populaire, qui devient maritime et festif.
Cela ne suffira pas a relancer l'économie cotentine, mais ce genre d'actions permet aussi de créer un contexte favorable. Reste à espérer que l'éclaircie économique arrivera vite.
D'autres photos :
http://florent.lajous.free.fr/Bateaux/
Commentaires
mar., 18.10.2005 19:53
Linux dans l?administration : source d?efficacité
mar., 11.10.2005 21:36
La semaine prochaine je compat irais avec ta douleur Florent ... En attendant, bon courage à toi !
jeu., 06.10.2005 22:28
en voilà un billet de qualité Florent ! (comme la plupart de s billets de ce blog d'ailleur s) Je me suis vraiment f [...]
ven., 09.09.2005 19:38
Il faut donc bien un bac+5 (sa ns compter les anecdotiques a bonnement à Internet Haut Débi t, abonnement à un télép [...]
ven., 01.07.2005 17:12
Je ne connais pas ton controle ur, mais un déficit est un déc ifit. Il est relatif par rappr ot aux dettes étatiques, [...]
ven., 01.07.2005 10:58
Tout ça me fait bien penser à la solution qu'a trouvé Jean-C hristophe Ruffin dans "Globali a" : un revenu pour tous [...]
dim., 12.06.2005 18:31
Sur une idée originale de Flor ent, nous nous sommes fixés le challenge de repasser notre b ac de philo. Nous voici [...]
sam., 28.05.2005 23:05
Je prends ma plume pour vous é crire un mail relatif à l'éché ance du 29 mai. Je crois qu'on se pose tous beaucoup d [...]
jeu., 19.05.2005 00:32
Tout a fait d'accord avec toi sur le dernier film Flo. J'ai trouvé ça...plat, et la fin ét ait vraiment NAZE. le [...]
dim., 15.05.2005 22:45
photos du séjour sur http://fl orent.lajous.free.fr/Marseille
jeu., 28.04.2005 22:01
Ben la vraie vie passe avant t out, et je sais pas depuis com bien de temps ce blog existe, mais c'est normal qu'il [...]
sam., 16.04.2005 19:55
J'ai des passe-temps emcombran ts ces temps-ci Mais j'ess aye de remédier à cette absenc e, promis.
sam., 16.04.2005 15:26
moi j'ai l'impression que la f réquence des posts sur ce blog est de plus en plus étalée... mais que se passe-t-il [...]
lun., 04.04.2005 19:05
"Pourquoi l'arbitre de boxe po rte-t-il un noeud papillon ? « Parce que c'est l'élégant de b oxe.» Heu, au fait, ça f [...]
mer., 30.03.2005 10:38
Le pire est peut-être qu'ils n 'ont pas passé la caméra à un stagiaire cadreur mais à un ca dreur confirmé pour conf [...]