> Blood and bones (20/07)
On crie à la force du propos et de l'image, là où l'on hurlait à la perversité pour Noé. Le propos est le même, la violence quotidienne et presque ordinaire. C'est dans le traitement que les styles divergent.
A lire la presse, tout le génie vient des combats en son direct. Super, le cinéma réalité, où rien n'est pipeauté. Le snuff peut arriver, les cervelles ont été blanchies.
Malgré le charisme de Kitano, cette bête humaine, qui viole ses femmes, bat ses enfants, pousse au suicide ses créanciers, et terrifie tout opposition, n'attise pas réellement d'autres émotions que l'ennui. Là où
Swades paraissait faire une heure de moins,
Blood and bones semble lui durer le double des 2h20 déjà existantes.
A travers le portrait de ce monolite de brutalité et d'amoralité, c'est celui d'un Japon ostracisant la Corée. Mais la toile de fond historico-symbolique est trop fine pour donner au film la troisième dimension nécessaire, la profondeur.
> Charlie et la Chocolaterie (21/07)
Tim Burton est resté un enfant. Et qui donc d'autre que lui pouvait adapter l'univers fantaisiste du roman, avec son style enfantin et ses images sucrées ?
En Johnny Depp, ce fou a trouvé son Antoine Doisnel cinglé (quoique Léaud l'est aussi). Les pitreries de celui-ci portent le film, sorte de "one-man show" à la Mike Myers dans un univers de "Magicien d'Oz". Et l'on prend part à la visite guidée, au coté de ces têtes blondes, pour découvrir un pays des merveilles pour enfants, où les fantasmes gourmands d'une cascade de chocolat et d'une absence d'interdits dans la créativité, se matérialisent. Avec Wonka et Burton, tout est possible.
Mais un conte pour enfant ne le serait pas sans morale. Burton semble avoir respecté le roman et son propos. Au discours sur la différence d'"
Edward aux mains d'argent", ou à l'apologie de l'imaginaire de "
Big Fish", Burton nous assène ici, un discours qui n'a pas connu 68, sur la cellule familiale panégyrisée, l'éducation rigoriste et la télévision superfétatoire. Avec ce film, il lorgne étonnement avec le familialisme de Spielberg, qui, attendu pour ce dernier, est plus étonnant chez lui. Il a même transposé le colonialisme qui font des pygmés arriérés des esclaves modernes, discréditant la moralité d'un Wonka que pourtant Depp rend sympatique.
Mais il paraît qu'il ne faut pas réfléchir en regardant un film. Alors laissons-nous porter par la rivière de douceur et de couleurs cuisinée par Burton, en oubliant le goût acidulé du propos de Roald Dahl.
> L'Interprète (22/07)
L'originalité de ce polar bien mené mais classique, est probablerment de se dérouler réellement au siège de l'ONU. Le discours suit la philosophie de l'institution, prônant paroles et diplomatie, douleurs et réconciliation.
Les critères du thriller sont respectés, mais sa force tranquille ne réside pas uniquement dans le suspense. On reste attaché à l'intrigue par le style calé aux règles du genre.
Un thriller politique sans originalité outrancière, mais propre et carré.
> Les 4 Fantastiques (24/07)
Le cinéma est un art, et aussi une industrie, disait Malraux. Mais cet apologue n'est qu'industrie du divertissement. Un bon divertissement. Mais les figures sont imposées. Le méchant est toujours plus fort, mais le héros plus malin, même si ici, ils doivent s'y mettre à 4 pour faire triompher le bien, ce qui est d'une éthique un peu faible. Il n'y a aucune surprise dans le scénario ni la mise en scène. La différence avec les autres produits pelliculisés de Marvel est l'humour, que porte Chris Evan, face à un Mister Fantastic qui aurait dû jouer l'homme invisible.
> L'Avion (27/07)
Voici l'anti-Burton par excellence. Sans images numériquement modifiées ni sucre ajouté, sans moralisme d'outre tombe, Cedric Kahn nous livre un conte moderne. Il est regrettable que la bande annonce permettent de connaître les 60 premières minutes, qui sont les plus généreuses. La fin n'ayant qu'un intéret secondaire, la poésie du film est gâché par cette révélation promotionnelle. Mais cette embarbation est un planeur, ces avions qui ne bluffent pas réellement la vision, ni engendrent de sensations fortes, mais qui offrent en vol un agréable moment de légèreté, de fragilité et de douceur.
> Emmenez-moi (26/07)
Aznavour est un monument national, au même titre que la Joconde. Alors avant "Da vinci code", me voila face à l'hommage au grand Charles. Sur le principe qu'à chacune de ses chansons répond à un état d'âme ou une tranche de vie, on suit 4 paumés minables comme seul le Nord sait en produire cinématographiquement (la réalité est plus généraliste) dans un style "Strip-tease" que Télérama adore tant quand ce n'est pas de la télé commerciale. Original, le film sort des sentiers battus des tubes aznavouriens. Pourtant, Darmon se la jouant crooner décrédibilise la diégèse tout en sauvant le film, avec ses 3 accolytes trainent les pas derrière. La narration est inégale, accentuée par la lenteur d'un road-movie pédestre. L'idée est séduisante, les personnages attachants, mais le produit ne convainc pas entièrement.
Malgré la tendresse du film, on regrette finalement la sensibilité comico-hagiographique d'un
Podium. Aznavour aurait mérité un film à sa hauteur d'âme alors qu'il dépasse à peine sa hauteur d'homme.
Commentaires
mar., 18.10.2005 19:53
Linux dans l?administration : source d?efficacité
mar., 11.10.2005 21:36
La semaine prochaine je compat irais avec ta douleur Florent ... En attendant, bon courage à toi !
jeu., 06.10.2005 22:28
en voilà un billet de qualité Florent ! (comme la plupart de s billets de ce blog d'ailleur s) Je me suis vraiment f [...]
ven., 09.09.2005 19:38
Il faut donc bien un bac+5 (sa ns compter les anecdotiques a bonnement à Internet Haut Débi t, abonnement à un télép [...]
ven., 01.07.2005 17:12
Je ne connais pas ton controle ur, mais un déficit est un déc ifit. Il est relatif par rappr ot aux dettes étatiques, [...]
ven., 01.07.2005 10:58
Tout ça me fait bien penser à la solution qu'a trouvé Jean-C hristophe Ruffin dans "Globali a" : un revenu pour tous [...]
dim., 12.06.2005 18:31
Sur une idée originale de Flor ent, nous nous sommes fixés le challenge de repasser notre b ac de philo. Nous voici [...]
sam., 28.05.2005 23:05
Je prends ma plume pour vous é crire un mail relatif à l'éché ance du 29 mai. Je crois qu'on se pose tous beaucoup d [...]
jeu., 19.05.2005 00:32
Tout a fait d'accord avec toi sur le dernier film Flo. J'ai trouvé ça...plat, et la fin ét ait vraiment NAZE. le [...]
dim., 15.05.2005 22:45
photos du séjour sur http://fl orent.lajous.free.fr/Marseille
jeu., 28.04.2005 22:01
Ben la vraie vie passe avant t out, et je sais pas depuis com bien de temps ce blog existe, mais c'est normal qu'il [...]
sam., 16.04.2005 19:55
J'ai des passe-temps emcombran ts ces temps-ci Mais j'ess aye de remédier à cette absenc e, promis.
sam., 16.04.2005 15:26
moi j'ai l'impression que la f réquence des posts sur ce blog est de plus en plus étalée... mais que se passe-t-il [...]
lun., 04.04.2005 19:05
"Pourquoi l'arbitre de boxe po rte-t-il un noeud papillon ? « Parce que c'est l'élégant de b oxe.» Heu, au fait, ça f [...]
mer., 30.03.2005 10:38
Le pire est peut-être qu'ils n 'ont pas passé la caméra à un stagiaire cadreur mais à un ca dreur confirmé pour conf [...]