En l'honneur du Festival du film international d'Amiens, je n'ai presque vu que des films français.
Jamais je n'aurais vu un événement aussi mal organisé : retards, déprogrammations, projectionnistes incompétents, copies de films en très mauvais état (et que je soupçonne d'avoir été monté à l'envers)...
La programmation rattrape en partie cet amateurisme.
> La Cité des Hommes (Festival d'Amiens, 16/11)
La Cité de Dieu fut mon premier bonheur cinématographique parisien. Le soleil, le dynamisme de la mise en scène, la violence des favelas face à l'humour du film. Devenu série, la lumière s'affadit, la caméra est numérique et épileptique, mais la fougue des 2 jeunes héros reste intacte. Moins séduit par le décorum, on est toujours touché par cette vie devenue quotidienne, mélange de misère et d'espoir, de violence et d'amitié, de délinquance et de respect. A l'heure ou les banlieues s'éteignent, ce film nous empêche de tomber dans le misérabilisme.
> Belle de Jour (Festival d'Amiens, 16/11)
Une bourgeoise frigide découvre la sexualité en louant la sienne dans une maison close. Loin de l'expérimental, Buñuel aime à perdre le spectateur entre scènes rêvées et situations vécues par Deneuve, un procédé aujourd'hui cependant bien classique pour tout réalisateur non-industriel. Classique, comme ce qui paraissait sulfureux à l'époque de Marthe Richard. Mais Deneuve plus froide que jamais érotise le film en troublant le spectateur par cette belle-de-nuit diurne peu offerte et qui aime le danger.
> L'Eclaireur (Festival d'Amiens, 18/11)
Ambiance étrange, mélange de Jean Rouch et de
Manimal. Habité par l'esprit d'une panthère noire, éclaireuse d'une peuplade sudaméricaine en voie de migration, un étudiant de Saint-Denis découvre la sensualité et l'amour. Mue adulte version légende amazonienne. Spider-man altermondialiste. Transposition des légendes indiennes en jungle urbaine.
La caméra fluide esthétise les nuits dyonisiennes, jouant le mystère par les formes urbaines et les ombres nocturnes. Parfois maladroit, comme son réalisateur qui considère chaque réflexion de spectateurs comme un échec, la singularité du film séduit, par le trio d'acteurs au jeu presque détaché : une Romane Bohringer à la beauté intrigante, un Grégoire Colin qui semble (un peu trop) tombé des nues, et un Jackie Berroyer, prof et père perdu et déçu. Le tout donne un premier long métrage loin d'être parfait mais singulier et élégant.
> Les Motards (Festival d'Amiens, 18/11)
Ode aux motards de la police française des années 50, concoctés par Roger Pierre et Jean-Marc Thibault, stars de l'époque des shows des Carpentiers. Pellicule usée qui saute, début flou et mal cadré a cause du projectionniste de Gaumont, et montage qui semble erratique, autant de déconvenues qui n'aident pas à entrer dans le film. Le comique troupier pourrait verser 40 ans plus tard dans le nanard, comme le prétendait l'équipe de Festival, mais ca ne marche pas. Francis Blanche est excellent en ambassadeur peu francophone, et on sent la complicité du duo Pierre-Thibault. Mais la mise en scène, et probablement les conditions de projections exécrables, n'en font pas un film à garder dans les annales.
> Le Dirigeable Volé ( Festival d'Amiens, 19/11)
Etonnant que ce film tchécoslovaque de 1966, mêlant dessins et décors naturels, animations et acteurs. Un mélange surréaliste apparaît vieillot mais tendre, hommage à Jules Verne et à Méliès, 2 ans avant le Printemps de Prague. Une fraîcheur dans le traitement des rocambolesques aventures de ces 5 racailles 'old school' qui plait aux petits et grands.
> Joyeux Noël (20/11)
"Quelle connerie la Guerre !" disait le poète haguardisé. En filmant la fraternisation des ennemis en pleines tranchées, le réalisateur adopte ce propos pacifiste : antagonismes entretenus, boucheries organisés par de hauts généraux, absurdité de la lutte (les Alsaciens sont ils d'accord ?)... La misère, la mort, la fatigue ont entrainé les Poilus dans des gestes incroyables. Une parenthèse enchantée, le temps d'un réveillon de Noël. Une trêve acceptable devenue une fraternisation coupable. Une fable humaniste, un peu trop sucrée de bons sentiments, et magnifiée en légende par la compilation heureuse des différents événements. Une anecdote romancée, qui n'accède pas à un autre statut plus généralisable. Mais la facture est belle, le sujet fort, et le film agréable.
Commentaires
mar., 18.10.2005 19:53
Linux dans l?administration : source d?efficacité
mar., 11.10.2005 21:36
La semaine prochaine je compat irais avec ta douleur Florent ... En attendant, bon courage à toi !
jeu., 06.10.2005 22:28
en voilà un billet de qualité Florent ! (comme la plupart de s billets de ce blog d'ailleur s) Je me suis vraiment f [...]
ven., 09.09.2005 19:38
Il faut donc bien un bac+5 (sa ns compter les anecdotiques a bonnement à Internet Haut Débi t, abonnement à un télép [...]
ven., 01.07.2005 17:12
Je ne connais pas ton controle ur, mais un déficit est un déc ifit. Il est relatif par rappr ot aux dettes étatiques, [...]
ven., 01.07.2005 10:58
Tout ça me fait bien penser à la solution qu'a trouvé Jean-C hristophe Ruffin dans "Globali a" : un revenu pour tous [...]
dim., 12.06.2005 18:31
Sur une idée originale de Flor ent, nous nous sommes fixés le challenge de repasser notre b ac de philo. Nous voici [...]
sam., 28.05.2005 23:05
Je prends ma plume pour vous é crire un mail relatif à l'éché ance du 29 mai. Je crois qu'on se pose tous beaucoup d [...]
jeu., 19.05.2005 00:32
Tout a fait d'accord avec toi sur le dernier film Flo. J'ai trouvé ça...plat, et la fin ét ait vraiment NAZE. le [...]
dim., 15.05.2005 22:45
photos du séjour sur http://fl orent.lajous.free.fr/Marseille
jeu., 28.04.2005 22:01
Ben la vraie vie passe avant t out, et je sais pas depuis com bien de temps ce blog existe, mais c'est normal qu'il [...]
sam., 16.04.2005 19:55
J'ai des passe-temps emcombran ts ces temps-ci Mais j'ess aye de remédier à cette absenc e, promis.
sam., 16.04.2005 15:26
moi j'ai l'impression que la f réquence des posts sur ce blog est de plus en plus étalée... mais que se passe-t-il [...]
lun., 04.04.2005 19:05
"Pourquoi l'arbitre de boxe po rte-t-il un noeud papillon ? « Parce que c'est l'élégant de b oxe.» Heu, au fait, ça f [...]
mer., 30.03.2005 10:38
Le pire est peut-être qu'ils n 'ont pas passé la caméra à un stagiaire cadreur mais à un ca dreur confirmé pour conf [...]