Hier soir, j'ai vu l'attendu "
Le Couperet" de Costa-Gavras. L'histoire d'un haut-cadre au chômage depuis 2 ans qui tue ses concurrents pour avoir le poste révé. Je ne parlerai pas du film en lui même ici. Les 10 lignes seront publiées plus tard, avec d'aures films vus. Mais l'histoire est forte et les idées nombreuses. En traitant de la vie d'un chômeur, et donc du monde du travail, Costa-Gavras analyse une société qui selon lui marche sur la tête.
Pourquoi Bruno Davert (José Garcia), devient-il un serial-killer en cravate ? Parce qu'en perdant son emploi, il n'existe plus pour lui même. En effet, comment se définit-on quand on rencontre quelqu'un ? Prénom, nom, et après ? "
Tu fais quoi dans la vie ?"
L'origine sociale ou géographique vient après, les activités bénévoles ne s'évoquent qu'après plusieurs heures de conversation. La profession ou le domaine d'activité arrivent eux en premier. La profession serait donc ce qui qualifié le mieux une personne. Banquier, ouvrier chez PSA, professeur des écoles,vendeur-représentant-placier, médecin... les stéréotypes de personnalités sont déjà là rien qu'en égrainant les métiers. Le sousentendu est lourd : le métier que l'on fait reflète la personnalité. Dans l'optique que l'on ne choisit pas toujours son travail, cela se traduit aussi par "le travail formate la personnalité".
L'autre axiome est l'emploi que l'on occupe nous passionne et donc nous définit. Or, je ne pense pas que son métier doive être obligatoirement une passion. S'il l'est, tant mieux, même si c'est aussi la meilleure façon de se faire bouffer par cela et oublier que la vie existe hors du bureau. Mais la motivation ne vient pas seulement de la passion, mais aussi d'un intérêt qui peut venir des actions que l'on fait, des gens que l'on fréquente, des résultats que l'on obtient. Et à force de faire croire aux jeunes que son métier doit amener à l'exaltation, plus personne ne veut faire les petits boulots ingrats, tout le monde se presse vers des études interminables, la vie extra-laborieuse se réduit, les déceptions professionnelles. Du coup, l'inactivité, par le chômage ou la retraite, devient un calvaire. "
Ils m'ont pris ma vie" clame Davert dans le film, en parlant de son licenciement. Et face à sa femme en manque d'amour qui lui dit qu'elle est là pour le soutenir, il ne sait répondre que par "
t'as un emploi à m'offrir ?"...
Cette question n'est pas anodine, car que l'on vive ou non pour travailler, cet état d'esprit sociétal fait que les chômeurs n'ont pas de rôle dans la vie productive et donc n'ont pas de place dans la société, si ce n'est par une sorte d'apitoiement public donnant le droit à des réductions à la piscine ou au cinéma.
Le film soulève aussi un autre problème. L'un des protagonistes considère que la société actuelle marche sur la tête puisque qu'au lieu de tuer les enfants ou abandonner les vieux, on préfère décapiter l'économie en se séparant des éléments productifs. Or, on ne peut pas oublier la polémique de ses derniers jours (pas celle là, l'autre) quant à
la distributions des bénéfices records des firmes françaises. Total explose ses marges, ferme des entreprises en France, et pollue les côtes. On compresse le salarié pour enrichir l'actionnaire. Et même les cadres sont touchés. Chaque chômeur dit à l'autre "pour toi c'est bon, dans ta branche ca recrute". Pourtant, cadre spécialisés, techniciens, garagistes, personne n'est à l'abris comme témoigne la
chômeuse-étudiante d'ecole de commerce, qui faute de boulot, à trouver une source de revenu conséquente par la littérature.
La solution prônée par les libéraux est de multiplier la participatiion des salariés dans le capital des entreprises. Cela permet de réduire le nombres de grèves en faisant espérer les dividendes aux travailleurs dociles. Mais pour toucher l'équivalent d'une augmentation de 2% du salaire, il faut acquérir un nombre d'actions trop importantes pour les bas salaires. Et la déviance se perçoit quand grâce aux délocalisations Renault propose à ses salariés français une prime d'un mois de salaire.
Plutôt pessimiste ce bilan. L'économie va mal. Elle n'est pas saine. Elle semble à l'agonie, mais survit tel JP II. Aucun médecin ne sait comment guérir ce patient qui ne le veut pas et qui les paye. Pourtant, bizarrement, cela ma redonné envie de postuler à des offres. Une thérapie de choc. La solution n'existe pas, donc on plonge dans cette économie moribonde pour survivre, et pour ne pas être en opposition avec les normes que l'on nous a inculqué.
Commentaires
mar., 18.10.2005 19:53
Linux dans l?administration : source d?efficacité
mar., 11.10.2005 21:36
La semaine prochaine je compat irais avec ta douleur Florent ... En attendant, bon courage à toi !
jeu., 06.10.2005 22:28
en voilà un billet de qualité Florent ! (comme la plupart de s billets de ce blog d'ailleur s) Je me suis vraiment f [...]
ven., 09.09.2005 19:38
Il faut donc bien un bac+5 (sa ns compter les anecdotiques a bonnement à Internet Haut Débi t, abonnement à un télép [...]
ven., 01.07.2005 17:12
Je ne connais pas ton controle ur, mais un déficit est un déc ifit. Il est relatif par rappr ot aux dettes étatiques, [...]
ven., 01.07.2005 10:58
Tout ça me fait bien penser à la solution qu'a trouvé Jean-C hristophe Ruffin dans "Globali a" : un revenu pour tous [...]
dim., 12.06.2005 18:31
Sur une idée originale de Flor ent, nous nous sommes fixés le challenge de repasser notre b ac de philo. Nous voici [...]
sam., 28.05.2005 23:05
Je prends ma plume pour vous é crire un mail relatif à l'éché ance du 29 mai. Je crois qu'on se pose tous beaucoup d [...]
jeu., 19.05.2005 00:32
Tout a fait d'accord avec toi sur le dernier film Flo. J'ai trouvé ça...plat, et la fin ét ait vraiment NAZE. le [...]
dim., 15.05.2005 22:45
photos du séjour sur http://fl orent.lajous.free.fr/Marseille
jeu., 28.04.2005 22:01
Ben la vraie vie passe avant t out, et je sais pas depuis com bien de temps ce blog existe, mais c'est normal qu'il [...]
sam., 16.04.2005 19:55
J'ai des passe-temps emcombran ts ces temps-ci Mais j'ess aye de remédier à cette absenc e, promis.
sam., 16.04.2005 15:26
moi j'ai l'impression que la f réquence des posts sur ce blog est de plus en plus étalée... mais que se passe-t-il [...]
lun., 04.04.2005 19:05
"Pourquoi l'arbitre de boxe po rte-t-il un noeud papillon ? « Parce que c'est l'élégant de b oxe.» Heu, au fait, ça f [...]
mer., 30.03.2005 10:38
Le pire est peut-être qu'ils n 'ont pas passé la caméra à un stagiaire cadreur mais à un ca dreur confirmé pour conf [...]